• Chapter II – o3.

    Je m’avançai d’un pas nonchalant dans la pièce. Le professeur me foudroya du regard, attendant que je daigne expliquer la raison de mon retard. Il était 13h35 et j’étais supposé être ici depuis une trentaine de minutes déjà. Cependant, je n’avais pas jugé utile de me presser pour rattraper les nombreuses heures d’histoire que j’avais raté. En soit ce n’était pas un rattrapage mais plutôt des heures de colle dont je me serais bien passé. Honnêtement, je n’en avais pas besoin. J’étais de loin l’un des meilleurs élèves de ma classe. Pourtant,  malgré mes résultats il était inconcevable pour le corps éducatif de me laisser aller et venir quand bon me semblait.  « Question d’égalité et de respect ».

    Des chuchotements commencèrent à se faire entendre dans la pièce. Je devinai sans peine que j’étais l’objet de ces nombreux murmures. Je distinguais surtout des voix et des petits gloussements féminins mais je n’y prêtai  plus d’attention.

    - Monsieur Pierce, n’avez-vous pas l’impression de déranger mon cours ? Râla-t-il à l’entente de la cohue qui se faisait de moins en moins discrète dans sa salle.

    -  Excusez-moi pour ce retard, répondais-je. 

    - Mais encore ?  Croyez-vous que vous pouvez débarquer ici sans une explication valable ?

    - Je n’ai pas d’explication qui justifieraient mon retard Monsieur.

    -  Au moins vous avez l’intelligence d’être honnête. Bien, vous resterez une heure de plus dans ce cas-là. Allez-vous asseoir, je vais vous apportez de quoi vous occuper.

    Je m’exécutai sans perdre de temps, trouvant rapidement une place. Alors que le professeur fouillait dans sa sacoche, j’en profitai pour balayer la pièce du regard. Visiblement, j’étais dans une classe de deuxième année puisqu’aucun des visages qui m’entouraient ne m’était un minimum familier.

    Soudainement, mon cœur fit un bond dans ma poitrine. Mes yeux venaient de se poser sur un visage que je reconnu facilement pour mon plus grand malheur.  Moi qui avait l’habitude de ne porter aucune attention aux gens qui m’entouraient, n’étant même pas sur de reconnaître ma promo, il m’était cependant impossible d’oublier le cadavre ambulant qui se trouvait à quelques mètres. Un frisson d’angoisse traversa mon corps, comme si des milliers d’insectes se baladaient en moi. Pour la première fois depuis bien longtemps je ressentais un sentiment d’horreur. J’avais l’impression d’être enfermé dans une boîte avec pleins de corps sans vie, puant la décomposition à plein nez. Léthargique, je ne pouvais détourner les yeux devant la vision d’horreur qui s’offrait à moi. C’était plus intense, plus ignoble que la veille. Une aura sombre voguait au dessus de sa tête. Malgré la douceur de son visage, elle m’inspirait le dégoût.

    Pris de tremblements incessants, des gouttes de sueur commencèrent à glisser sur mon front. Paradoxalement, j’avais froid, à la limite de la congélation. Plus les secondes passèrent et plus mon rythme cardiaque accéléra. Je suffoquai, manquant d’urgence d’air sain. Alors c'est dans un élan de précipitation que je me leva de ma chaise pour sortir de la salle tout en lâchant au professeur que j’avais besoin d’aller à l’infirmerie.


  • Commentaires

    1
    Vendredi 8 Mai 2015 à 22:57

    Très bien écrit ! Mais je veux savoir qui c'est et ce qui se passe ! Tu nous ponds quand une suite? :D

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :