• Chapter I – o6.

     Ian ferma la porte. Le visage amer et les yeux au bord des larmes, il s’avança dans le couloir sombre qui s’élançait devant lui. Pas à pas, sa silhouette de nature imposante se courbait, alourdit par le désespoir qui le hantait. Semblable à Jésus, il portait sa croix. La croix de sa désolation suprême que le destin s’était réjoui  à lui imposer. 

     

    Il stoppa sa lente et douloureuse course dans le salon. Possédée par la morosité des occupants de la demeure, la moitié de la pièce était plongée dans une obscurité des plus totales. Seul un coin était éclairé. En effet, une lumière faiblarde jaillissait d’une lampe à la piètre apparence. Légèrement courbée, la tige semblait porter le poids du temps, rouillée par l’humidité puante de l’atmosphère. Au bout, la boule qui faisait office d’ampoule s’était retrouvée sans tête, brisée par un possible geste de colère. De temps en temps, elle grisaillait lançant de multiples messages à son propriétaire sur son état désastreux, chose qui n’alarmait pas celui-ci puisque la pièce entière faisait face à un état de dégradation incroyable.

     

    Chaque meubles puait l’abandon à plein-nez, blanchit par les innombrables particules de poussières qui se terraient en ces lieux.  Un mélange d’humidité, de tabac et d’alcool parfumait désagréablement l’atmosphère. On devinait facilement que le salon n’avait pas été aérer depuis des lustres. Les fenêtres demeuraient fermées, empêchant tout air pur d’entrer.

     

     

    Sur le sol, jonchaient un nombre incalculable de bouteilles et canettes d’alcool en tous genres. Jack Daniels, Heineken, Vodka.. on pouvait tous honteusement les citer. Outre les boissons, il y avait également un océan d’objets éparpillés un peu partout : des cartouches de cigarettes ou simplement des paquets écrasés, des feuilles froissées, déchirées ou en boules, des photos, des livres, des journaux et quelques malheureux vêtements qui n’avaient pu trouver le chemin de la machine à laver.

    Ian se dirigea vers la lampe. Tout près, il y avait un fauteuil en cuir, d’un vert olive sombre. Lui aussi  

    paraissait être en sursis, dessécher, abîmé par l’esprit du temps qui passe. Devenu le trône de sa déchéance, il s’y assit de manière brusque soulagé de retrouver son petit coin personnel. Il allait enfin pouvoir s’évader, loin de cet enfer, loin de cruel monde qui le tuait petit à petit.

     

     Il prit un paquet de clope déjà entamé sur une table de chevet qui se trouvait à côté de lui. Celui-ci devrait être son cinquième en cette fin d’après-midi et on y dénombrait déjà plus que sept cigarettes. Il en tira une et la porta à ses lèvres puis s’empara d’un briquet couleur or qui traînait également sur la table. Ian s’empressa d’appuyer sur l’objet, une fois, deux fois, mais aucune flamme n’apparut. Le jeune père s’impatienta, maudissant ce satané briquet qui peinait à s’allumer et retenta une troisième fois. Bingo, l’objet éjecta une petite flamme avec laquelle il alluma sans plus attendre sa Marlboro. Le briquet ne lui étant plus d’aucune utilité, il le rejeta sans ménagement sur la table, celui-ci alla se loger au milieu d’innombrables mégots et d’une photo qui attira son attention.

     Dessus se trouvait trois personnes, un homme et une femme qui tenait dans ses bras un nouveau-né. Jeunes, beaux et amoureux ils affichaient avec joie leur petit bout de chou. Le sourire aux lèvres, les yeux pleins d’étoiles, avoir agrandi leur petite famille leur procurait un bonheur inestimable. Ils étaient heureux, heureux et confiant sur le futur que la vie leur réservait. Un futur loin du deuil, de la souffrance, de la solitude et du désarroi. Printemps 1998. Une époque bien révolue.

     

     Ian s’attarda un instant sur le visage de la jeune femme avant de tirer de nouveau sur sa clope. Il enchaîna les taffes à répétition ne respirant que la fumée toxique du tabac. Il tira encore et encore jusqu'à l’épuisement de sa gorge qui lui réclama une pause, le faisant faiblement toussoter. Il tira une dernière fois puis recracha avec lenteur l’exhalaison qu’il regarda avec étonnement. Des traits se dessinaient dans l’air faisant apparaître le visage de sa femme. Il fixa un instant ce doux visage qu’il chérissait tant, ce magnifique visage qui lui manquait énormément. Un sourire s’afficha sur ses lèvres de fumée, une tendre expression qu’il ne méritait pas selon lui. Pourquoi ? Pourquoi un chaleureux sentiment d’amour émanait-il de cette illusion ? Il avait failli à sa promesse, il n’avait su protéger le trésor qu’elle avait mis au monde. Il était un mauvais père, irresponsable et faible. Un horrible père qui ne méritait que souffrance pour avoir abandonné sa petite princesse à un éternel enfer. Alors pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ?

     

     Alors que la fumée s’évaporait dans l’atmosphère une larme coula lentement sur sa joue. Le regard sombre, ses yeux d’un bleu azure se perdirent sur la télé noyée sous un manteau de poussières. Comme son écran, son âme s’était éteinte de lueur.

    To be continued..

     

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    Chapter I – o6.

     Omg ! J'ai commencé cette histoire en Août  & c'est seulement maintenant que je termine le 1er chapitre. LOL ! 7 mois pour faire un seul chapitre. Qui dit mieux ? Aha. (a) En tous cas j'espère qu'il vous a plu & qu'au niveau de la compréhension ça n'a pas été trop compliqué. J'essayerai d'être un peu plus rapide pour la suite mais comme je l'ai dis sur la page d'accueil, je vais être en période d'exam jusqu'à Mai, au pire Juin. Non, non ce n'est pas une blague lol, mes exams sont dispatchés sur plusieurs mois. Enfin bref. Sur ce, je vous dis à la prochaine et petit cadeau pour que vous ayez un visage sur les persos. ;) 


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