• Chapter I – o5.

    Enfin. Enfin je retrouvais mon petit cocon personnel après une journée bien éprouvante en tout genre. Rentrée chez moi depuis quelques minutes déjà, je m’étais précipitée directement vers mon lieu de retranchement, ma chambre. Un bel espace dont les murs jonglaient entre les couleurs rose et verte.  Le sol aussi avait sa petite touche colorée puisqu’il était habillé d’un parquet légèrement vert pour parfaire avec les murs de la pièce. En fait, pour faire simple, toute ma décoration reposait sur les couleurs vert, rose et blanche. Un style en parfaite adéquation avec mon âge. Ni trop enfant, ni trop âgée, jeune mais assez mûre, jeune et joyeuse. Voilà ce qui en ressortait. Bien évidemment cette chambre n’était plus à mon image, moi qui ne ressentais plus aucune joie, plus aucun bonheur. J’étais vide de toute lueur, telle la coquille d’une huitre que l’on venait de manger sans pitié. Mon âme était remplie de noirceur infinie, d’un éternel enfer que je connaitrais jusqu’à la fin de ma vie.

     

    Recroquevillée sous mon énorme couverture, je regardais inlassablement un point invisible, ne bougeant pas d’un poil. J’avais pris l’habitude d’agir comme une plante verte, à rester dans une position sans effectuer le moindre mouvement sans émettre le moindre son. J’étais bonne à être exposée dans un musée tant mon humanité ne ressortait plus de ce corps qui m’appartenait. Je ressemblais plus à une statut qu’à autre chose et cela ne me dérangeait absolument pas. Je n’avais plus d’envie du tout, réduisant considérablement mes besoins primaires. Manger, boire, dormir n’était plus une nécessité à mes yeux. La seule chose qui me semblait indispensable c’était mon hygiène. J’étais capable de me laver trois à quatre fois par jour malgré les remontrances de mon père qui n’appréciait pas que je gâche autant d’eau. C’était compréhensible, malgré tout, la vie continuait ainsi que les factures qui ne cessaient de s’empiler les unes sur les autres. Cependant c’était plus fort que moi, il fallait absolument que je lave, lave et relave ce corps souillé. Purifié de tous mes maux cette chose qui me faisait tant honte aujourd’hui.

     

    Je me mis à repenser à cet instant, ce moment où j’avais croisé le regard de cette fille. Il avait été froid, glaciale, givrant et portait toute la haine du monde. Ce n’était pas la première fois que je voyais cette jolie blonde. Je l’avais déjà vu ce jour-là, ce fameux jour où la justice avait été de mon côté. Mais à quel prix ? A quel prix m’avait-on rendu justice puisque qu’aujourd’hui je ne valais plus rien. J’étais détruite, morte sans espoir de revoir la lumière du bonheur. Dans quel but ? « Pour sauver ton honneur, relevé le peu de dignité qu’il te reste »  m’avait-on lâché. Ma dignité.. cette chose qui avait écrasé, brisé, jeté dans les flammes ardentes de l’enfer sans aucune compassion. Je l’avais entièrement perdue le jour où l’on m’avait traité comme un vulgaire objet sexuel, un pantin que l’on avait manié à sa guise. Et aujourd’hui tous ce que j’avais gagné c’était la honte, le désespoir, la pitié et le mépris d’autrui.

     

     

    Je me souviens de sa réaction au moment du verdict, on aurait dit que toutes les peines de l’univers c’étaient logées dans son cœur. Je me souviens de la noirceur de ses yeux maquillés, de ses cris de déni face à la réalité qu’elle vivait. Hystérique, elle s’était agrippée à son bras lui promettant qu’elle ne l’abandonnerait jamais, qu’elle rétablirait la vérité. Je me souviens de ces deux policiers qui s’étaient aussitôt précipités sur elle pour la maitriser. Elle devait terriblement tenir à lui pour être autant dévastée. Je me souviens de cette étreinte paternelle qui m’avait été aussitôt donné, comme une enfant qu’il fallait protéger d’une terrible scène sous peine d’être traumatiser à jamais. J’avais alors eu l’impression d’avoir commis un meurtre, d’avoir détruit la vie d’un être humain aimé et chéri.

     

     

    Soudainement on toqua à la porte. Je ne bougeai pas d’un cil, restant dans la torpeur dans laquelle j’étais plongée. On toqua une deuxième fois, histoire de me faire comprendre que l’on attendait une réponse de ma part mais rien, pas un son ne sortit de ma bouche. Je n’étais pas disposée à faire vibrer ce qui me servait de corde vocal. Ce que mon perturbateur compris immédiatement puisque la porte ne tarda pas à s’ouvrir. Mon père apparu alors sur le pas de celle-ci le visage ravagé par la fatigue. Il me dévisagea un instant, dans l’espoir d’avoir une infime réaction de ma part. Je sentis son regard devenir de plus en plus insistant au fil des secondes, espérant de tout son cœur que je fasse attention à sa présence. Malheureusement, son souhait ne fut pas exaucer puisque je demeurai toujours aussi léthargique qu’avant. Alors il se décida à complètement entrer dans la pièce puis se dirigea vers mon lit pour s’asseoir auprès de moi.

     

     

    - Tu m’as l’air en pleine forme dis donc. Et dire que je me faisais un sang d’encre pour rien. Plus de peur que de mal, au final tu sembles avoir passé cette épreuve avec brio, me dit-il sur un ton timidement enjoué. Et je suis sûr que Jane a tout fait pour que ton retour se passe dans de bonnes conditions.

     

     

    Il ricana nerveusement par la suite, conscient de la maladresse dont il faisait preuve, puis il dégagea de sa main les quelques mèches de cheveux qui perlaient sur mon front. Éprise de tremblements, je pouvais malgré tout ressentir la tendresse qui émanait de son geste. Le geste d’un père aimant qui voulait montrer toute l’affection qu’il avait pour sa fille malgré l’état de notre relation à ce jour.


  • Commentaires

    1
    Jeudi 27 Février 2014 à 20:37

    Il claque ton blog comme ça je suis fan !!! Trop la classe ^^ Super article et désolée de mon temps de lecture, entre le boulot, les révisions et le code je suis servie xD J'aime comment ta plume évolue et j'ai hâte de voir la suite :) Continue ainsi ^^ Elle me faisait penser à Vayne cette petite, pour son côté léthargique :p

    2
    Vendredi 28 Février 2014 à 02:57
    Yeaaah merci. Ça a été un long et dur travaille de créativité que je n'ai pas fini d'ailleurs pfiou..lol.
    Tkt je comprend moi même je n'ai pas le temps cette année, jusqu'à Juin cst overbookance.
    Ah pourtant je ne suis pas très fière de cette scène. Je l'ai un peu bâclée je trouve.
    Ah ouais cst vrai qu'on peut faire le rapprochement avc Vayne mdr.
    3
    Mardi 29 Avril 2014 à 21:26

    My god j'étais persuadée de ne pas avoir lu cet article... Suis-je à jour? *attend confirmation* Bah alors tu te ramollis ma petite Amy oh Un peu de nerfs là xD 

    Franchement ton blog j'adore *_* Il a trop la classe !!

    4
    Dimanche 4 Mai 2014 à 18:44

    Aha, mais si mais si tu l'as lu.. nan ? Mdr.

    Oh maais tu sais j'ai différentes scènes dans ma tête qui sont importantes mais le pb c'est de trouver des scènes intermédiaires & cst la que ça coince. Mais je verrais d'ici la semaine prochaine entre mes révisions. 

    Mercii. :) Je prévois encore de l'améliorer ms pr le moment pas le temps. B*

    5
    Mardi 6 Mai 2014 à 10:21
    Si si je l'ai lu mais je me souvenais de ton commentaire sur mon blog qui disait qu'il y'avait eu un article en plus et que j'avais pas lu lol. Je t'envoie toutes mes ondes positives et une flopée d'inspiration (ou pas xD, J'ai ouvert word je sais pas si je serai inspirée ou pas ...) Allez hop hop hop on se transforme en wonder woman :p
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